Haïti
À l’heure où des milliers de familles font encore l’inventaire de tout ce que le tremblement de terre de magnitude 7,2 du 14 août dernier leur a volé, la rentrée des classes approche avec son lot de problèmes. Le séisme a ôté la vie à plus de 2 200 personnes.
Reportée de quatre semaines par le gouvernement haïtien, l’organisation de la rentrée scolaire reste toutefois un défi pour le pays encore endeuillé. Le retour sur le banc de l’école initialement prévue pour le 6 septembre, repoussé au mardi 21 septembre prochain met un coup de pression aux acteurs humanitaires présents sur place, encore submergés par le nombre de sinistrés.
D’un point de vue logistique, financier et surtout au niveau des infrastructures, le pays n’est pas prêt. Des dizaines de milliers de bâtiments se sont effondrés, dont un nombre encore indéterminé mais conséquent d'établissements scolaires notamment dans la péninsule sud du pays.
Reconstruire les écoles
Très impactée par la crise sanitaire actuelle du Covid-19, l’année scolaire 2019-2020 s’était achevée brusquement en mars dernier alors que déjà l’année précédente, l**’insécurité grandissante sur le territoire** avait interrompu l'apprentissage d'une majorité d'élèves haïtiens. S'agissant de l’année scolaire à venir, "sur 2.800 écoles dans les trois départements affectés, 955 ont déjà été évaluées par le ministère avec l'appui de l'Unicef et les premiers résultats montrent que 15 % de ces écoles sont totalement détruites et 60% endommagées", a indiqué à l'AFP Bruno Maes, directeur de l'Unicef en Haïti.
"Ça va être une véritable course contre la montre car c'est très peu de semaines pour mettre en place, dans ces trois départements, des abris d'apprentissage protecteurs et sécurisés pour les enfants afin qu'ils ne perdent pas une nouvelle année scolaire", s'inquiète M. Maes.
À 150 kilomètres de Port-au-Prince, cette criminalité avait relativement épargné Camp-Perrin mais, au cœur de la région affectée par le séisme du 14 août, accueillir les enfants de familles qui ont tout perdu constitue un casse-tête pour les écoles privées, qui constituent 80% de l'offre scolaire en Haïti.
En fin d'année 2020 et début d'année 2021, les bandes armées ont commis quantité d'enlèvements contre rançon, kidnappant à plusieurs occasions des enfants ou des enseignants à proximité d'écoles de la capitale. Le nouveau défi qui s’impose au gouvernement d’Ariel Henry qui marche encore sur les plates de bandes de l’ancien président assassiné Jovenel Moïse, est de reconstruire les écoles et d'assurer la sécurité des élèves.
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